Pour les besoins d’un reportage pour Cyclist Magazine et profitant d’une opération menée par Specialized j’ai pu m’aligner au départ du Paris Roubaix Challenge, une épreuve organisée par ASO et disputée un jour avant la Reine des Classiques. Événement réservé aux amateurs, le grand parcours suit le même tracé que les pros avec autant de secteurs pavés (29 secteurs) et une arrivée sur le Vélodrome de Roubaix ! Seule différence, les organisateurs nous épargnent les 80 premiers kilomètres depuis Compiègne.

Me voilà donc parti pour 172km depuis le village de Busigny. Pas de départ de masse, mais des départs à allure libre étalés entre 07h et 09h. Les premiers pavés arrivent au bout d’une dizaine de bornes. Une sacrée claque. On a beau s’y préparer, se l’imaginer, on prend la mesure du truc seulement une fois qu’on se retrouve dessus. Les vibrations, le bruit, le claquement des roues et des câbles, les rebonds aléatoires, les autres concurrents que vous essayez d’esquiver ou de dépasser et puis surtout tous les obstacles qui se rajoutent en plus des pavés : ces dizaines de bidons projetés à terre (quand ce n’est pas des chambres à air, des cartouches de gaz, des mini-pompes, voire même une caméra GoPro !!!). Et ça va continuer comme ça sur une centaine de bornes, à intervalle plus ou moins régulier. Certains secteurs mythiques sont chronométrés mais dans ces cas on ne pense pas trop à sortir vite mais plutôt à sortir vivant ! La tranchée d’Arenberg en faux plat descendant ressemble à une pyramide recouverte de boue et le but de jeu est de tenir en équilibre dessus. Mons en Pévèle vous défie avec ces virages à angle droit. Le Carrefour de l’Arbre vous aplatit avec sa lente montée impitoyable.
Heureusement pour moi j’avais quelques alliés. La météo déjà, soleil et douceur, les pavés étaient relativement secs. Le vélo ensuite, Specialized m’avait fourni son dernier Roubaix, un modèle taillé pour cette course (en même temps c’est marqué dessus !) : avec sa suspension on reste stable et serein sur le pavé, sa géométrie fournit un bon confort et il permet même de belles relances sur route ’normales’. Pas de crevaison non plus (pneus tubeless Specialized). Pas de saut de chaîne. Pas de bobos (juste une bonne embardée au niveau du Carrefour de l’Arbre, je gicle des pavés mais je me récupère dans un champ sans tomber).

Même pas de bidons égarés en route !
Les parties bitumées font du bien et permettent de remettre un peu la gomme ! Aucune difficulté à escalader à part quelques vallons et une demie douzaine de ponts d’autoroute. C’est dans les pavés qu’on souffre le plus parce que le rendement est nul et qu’il faut les franchir pleine vitesse et à pleine puissance si on ne veut pas se retrouver planté au milieu.
A partir du secteur 12 (les secteurs sont numérotés à l’envers, on commence par le 29) je commence à me dire que le plus dur est fait. Et puis ça défile comme un grand compte à rebours 10, 9, 8…
L’arrivée sur Roubaix est un peu compliquée : on retrouve les feux tricolores, le trafic urbain d’un samedi après-midi mais on se sent porté par l’impatience de découvrir le vélodrome.
Et enfin il arrive. Comme à la télé ! le virage relevé surprend un peu pas sa hauteur ! Mais quelle ambiance et quel spectacle !
Ligne franchie après 6 heures et 10 minutes de vélo. Excellentes sensations et grand sourire !
L’organisation propose de se rincer dans les fameuses douches du vélodrome ! Personnellement je préfère attendre la baignoire de ma chambre d’hôtel ! 
Le lendemain en regardant la course à la télé… je me suis rendu compte que comme pour le ski (ou pour n’importe quel autre sport) la télé a tendance à « écraser » la difficulté. Les pavés ça ne se passe pas comme à la télé ! en tous cas pas aussi facilement que ça en vrai !

Il faut être surplace pour s’en rendre bien compte. Mais franchement c’est à faire. 
Le Nord c’est l’enfer d’accord, sauf que parfois c’est bon de tenter le diable !

Thomas

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