À 15 jours de l’étape du tour, j’avais programmé d’aller vérifier les
bienfaits de notre semaine dans les Vosges en participant au brevet de
la Montagne de Reims : un grand parcours de 158 km et surtout près de
2500 m de D+ mais avec 12 côtes répertoriées (en fait il y en a bien
plus que ça !).
Arrivé à 6h30 sur le parking, je me gare à quelques mètres de Denis qui
vient également d’arriver. Nous nous préparons rapidement et retrouvons
Philippe qui part en éclaireur en me disant que, n’étant pas trop en
forme, il n’est pas sûr de faire le grand parcours mais qu’il avisera au
fur et à mesure.
Nous partons donc vers 6h50 avec Denis et les premiers kilomètres, nous
faisons tourner les jambes avec un léger vent favorable. La première
bosse avec des passages à 10% est montée en danseuse et Denis décide de
s’accrocher. A notre grande surprise, nous apercevons déjà Philippe en
faut de la bosse et revenons sur lui dans les quelques kilomètres de
plat qui suivent. Il décrochera très rapidement préférant rouler à sa
main.
Denis, de son côté, m’informe qu’il montera les bosses à sa main car il
s’est un peu mis dans le rouge sur la première et préfère gérer son
effort. Côté temps, après les premiers kilomètres plutôt frais, la
journée sera idéale même si quelques degrés supplémentaires nous
auraient bien convenu.
Connaissant bien le parcours, je préviens Denis de chaque difficulté et
notamment de la montée difficile vers le premier ravito (km 35) à
Chatillon sur Marne où Philippe arrive alors que nous repartons.
Nous allons rouler la majeure partie du temps en duo. Nous ne préférons
pas accrocher les groupes de costauds pour être certain de rester
ensemble jusqu’au bout.
Au-delà des bosses assez difficiles (1 à 2 kilomètres maximum mais très
souvent des pourcentages à 2 chiffres), le parcours n’est jamais
vraiment plat et le vent se lèvera au fur et à mesure de la journée avec
quelques portions qui seront rendues difficiles.
Après un second ravito (au km 64), nous allons monter le fameux coteau
de Moet&Chandon avec ses passages à 18% dans lequel mon 28 refuse de
passer et m’oblige à monter en 34*25. Ça pique un peu les cuisses. Dans
les bosses, le scénario se reproduira de manière identique : je monte
devant et Denis gère, je l’attends en haut et on repart ensemble.
Un peu avant 11h, nous arrivons déjà à Mailly où nous prenons notre
plateau repas. Alors que nous finissons, Philippe arrive et semble avoir
retrouvé le moral. Lui demandant quel parcours il fait au final, il nous
annonce : « je n’ai pas fait 150 bornes de voiture pour faire un petit
parcours !! ».
On refait les niveaux et nous voilà reparti. Les bosses s’enchaînent
sans interruption et le D+ augmente tranquillement mais surement. Côté
paysage, les paysages sont somptueux entres les vignes, les villages et
les forêts sans compter la Marne que nous aurons traversé 2 fois.
Dernier ravito à 20 bornes de l’arrivée, et alors que je pensais les
bosses derrière nous (nous avons alors presque 2200 de D+ et Open-Runner
donnait 2161 !), ce sont 3 nouvelles bosses que j’avais totalement
oublié qu’il nous reste à franchir ! Au sommet de la dernière, nous
voyons Reims mais c’est sans compter sur le vent défavorable qui nous
obligera à forcer sur les pédales pour retourner à notre point de
départ. Denis restera sagement dans les roues dans le final mais a
participé à notre avancée tout au long de la sortie : un bon compagnon
de route qui se connait par cœur et maîtrise totalement son effort.
Une sacrée sortie avec 158,4 km au compteur, 2466 m de D+ et 25 km/h de
moyenne ! Il faut clairement être bien préparé pour prendre du plaisir
sur ce type de sortie car c’est une vraie succession de montagnes russes
(à aborder bien différemment des longs cols) avec de gros pourcentages.
Une part de flan, une petite coupe de champagne pour Denis et un
Schweppes pour moi (zéro alcool depuis le 12 mai !) et nous voilà sur le
départ sans avoir vu Philippe, qui nous l’espérons, a dû finir son grand
parcours dans de bonnes conditions.
A titre personnel, le plein de confiance avant l’étape du tour car il me
restait du jus à la fin.
Franck


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